Randonnée au château de Chamarande

C'était le mercredi 10 juin 2020

 

Vidéo : Randonnée au château de Chamarande - le mercredi 10 juin 2020

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Musique : Allemande La Rare
Jacques Champion de Chambonnières (1601-1672)
Pierre Gallon clavecin

Le Domaine de Chamarande

Le château médiéval
Un premier château aurait été établi à Bonnes vers 811 par Arteld, missus dominicus et frère du biographe de Charlemagne, Éginhard. Toutefois, les fouilles effectuées à Chamarande établissent que le lieu ne fut jamais fortifié.

Le château dans la première moitié du XVIIe siècle
Un hôtel seigneurial y est en tout cas bâti au XVIe siècle probablement pour François Miron, prévôt des marchands de Paris et ami personnel du roi Henri IV, qui acquiert en 1603 les deux seigneuries constituant l'actuel domaine et y établit sa résidence. Cette demeure correspondait vraisemblablement aux bâtiments de l'actuelle « cour des communs ».
Après le décès de François Miron en 1609, son fils Jean agrandit le domaine, mais le château souffre durant la Fronde et il est en mauvais état lorsqu'il est vendu en 1654 à Pierre Mérault, ancien fermier des gabelles, enrichi et anobli par l'acquisition d'une charge d'écuyer et secrétaire du roi Louis XIV.

Le château dans la seconde moitié du XVIIe siècle
Mérault fait alors construire (probablement en 1645) le château actuel dans le plus pur style Louis XIII, attribué à Nicolas de L'Espine architecte du roi. Le quadrilatère entouré de douves comprend alors le logis, flanqué latéralement par les communs. L'entrée de la cour d'honneur est cantonnée de deux pavillons, celui de gauche abritant la chapelle dotée d'une coupole de style baroque, et dont la décoration en stuc est due au sculpteur Louis Lerambert, elle conserve deux grands vitraux « qui évoquent le rang élevé de ses anciens seigneurs ».
Le domaine est alors « orné de canaux, bassins et fontaines » dans le goût des jardins à la française.
Endetté, Mérault vend le domaine en 1684 à Clair Gilbert d'Ornaison, premier valet de chambre de Louis XIV, dit « Chamarande » (« La frontière sur le chemin » en celte) du nom de son fief dans le Forez, sur les rives du Fillerin (aujourd'hui sur la commune de Saint-Germain-Lespinasse dans la Loire), c'est pour lui qu'en 1685 des lettres patentes de Louis XIV érigent Bonnes en comté de Chamarande.

Le château au XVIIIe siècle
À sa mort en 1737, le château passe par héritage à son cousin germain, Louis de Talaru, marquis de Chalmazel, maître d'hôtel de la reine Marie Leszczynska. Celui-ci y fait travailler l'architecte réputé Pierre Contant d'Ivry, qui construit de nouvelles dépendances, au-delà du chemin vicinal près du village, fait poser un fronton sculpté d'une casque et de guirlandes, avec la maxime latine Pax huic domui (la paix soit dans cette maison), agrémente le parc d'une orangerie, d'un belvédère, d'une glacière, d'une cascatelle, d'un bosquet ovale et d'un « jeu d'oye » avec un « temple d'amour » en son centre. Il supprime le mur de la cour d'honneur le long des douves, place en avant du pont une grille de ferronnerie encadrée de deux lampadaires. et rénove les décors intérieurs du château.
Dans les années 1780, une pièce d'eau est créée, avec en son centre une île bordée de cyprès chauves de Louisiane : la tradition l'attribue au peintre paysagiste Hubert Robert.

Le château dans la première moitié du XIXe siècle
Après la Révolution française, Louis-Justin-Marie, marquis de Talaru, qui recouvre le domaine sous le Consulat, le fait remettre en état et fait redessiner le parc à l'anglaise. Maire de Chamarande, il réside au château jusqu'à sa mort, survenue en 1850.

Le château dans la seconde moitié du XIXe siècle
En 1852, le domaine est vendu à Pierre et René Robineau puis en 1857 à Jean-Gilbert Victor Fialin, comte puis duc de Persigny, ministre de l'Intérieur de Napoléon III (qui prit le pouvoir en partie grâce à lui et en récompense le fit sénateur et membre de son conseil privé) alors ambassadeur de France à Londres. Comme Gilbert d'Ornaison, il connaissait le fief de Chamarande en Forez, étant originaire de Saint-Germain-Lespinasse (Loire) où se trouve ce fief (c'est probablement par ce biais qu'il a eu connaissance du domaine de Bonnes et peut-être suivi son histoire foncière).

Persigny transforme le parc
Persigny, qui reçut 500 000 francs de l'empereur lors de son mariage en 1852 avec la petite-fille de maréchal Ney et du banquier Jacques Laffitte, crée sur au rez-de-chaussée du château une galerie qu'il meuble avec luxe, construit le mur d'enceinte du domaine, achève la transformation du parc à l'anglaise grâce au comte de Paul de Choulot, spécialiste du genre, fait planter une grande allée d'arbres devant le château dont la perspective axiale était tronquée par la voie de chemin de fer (1865), et des essences exotiques. Près de la nouvelle grille d'honneur est placé un obélisque inspiré du Songe de Poliphile, qui se réfère probablement aux amours de Henri II et de Diane de Poitiers. En 1862, Persigny donne à Chamarande une fête pour l'anniversaire de l'impératrice Eugénie, le baron Haussmann offrira au châtelain une lanterne à gaz, conservée dans le vestibule de style néo-classique.
Persigny meurt en 1872 et en 1876, le domaine est vendu à Anthony Boucicaut, fils du fondateur du Bon Marché, qui fait aménager une « salle à manger des chasses » dans le goût néo-Renaissance, aux boiseries ornées de laiton, ainsi qu'une ferme et un chenil. Il meurt l'année suivante et sa veuve épouse en secondes noces, en 1881, le docteur Laurent Amodru, qui sera maire de Chamarande jusqu'en 1922 et député de Seine-et-Oise. Après 1913, la cascade sera ornée de copies des statues des fleuves du parc de Versailles.

Le château dans la première moitié du XXe siècle
De 1922 à 1951, le château, devenu propriété de la famille Thome, est un haut lieu de formation du scoutisme en France (la formation des responsables territoriaux des Scouts et Guides de France s'appelle toujours le Cham en référence à Chamarande). Autour du Manoir une partie du parc est réservée à cette activité qui a concerné des milliers de stagiaires. Une impulsion décisive a été ainsi donnée au développement du scoutisme en France mais aussi dans certains pays européens qui y envoient leurs futurs instructeurs. Pendant la guerre, dès juin 1940, le château et le parc sont investis par les forces allemandes.
Les Scouts de France ne retrouvent leur camp-école qu'en 1947 et en 1950, le premier rassemblement des chorales À Cœur Joie, alors liées au scoutisme a lieu à Chamarande, avant de devenir le festival des Choralies à Vaison-la-Romaine.

Le château entre dans le domaine public
En 1957, le dernier propriétaire privé est Auguste Mione, directeur d'une grande entreprise de travaux publics La Construction moderne française, avant le rachat du domaine, en 1978, par le conseil général de l'Essonne.
Le 23 février 1955, une partie du parc est inscrit au titre des monuments historiques et le 23 juillet 1981, le château et les bâtiments annexes sont classés, entre autres spécimens, un platane du Moyen-Orient un des 200 plus beaux de France.

Le domaine aujourd'hui
Le parc labellisé
Le parc de Chamarande couvre une superficie de 98 hectares. Le domaine départemental est labellisé Jardin remarquable. Le parc de 98 hectares a été réaménagé par l'architecte paysagiste Jacques Sgard dans les années 1990.
Trois arbres remarquables : un platane du Moyen-Orient dont les branches tombent en terre pour un marcottage remarquable, un hêtre pourpre à l'entrée de la chapelle et l'ensemble de cyprès chauves avec leurs pneumatophores mais aussi de nombreux buis et ifs plus anciens mais moins spectaculaires.
Le parc a été restitué en partie dans l'esprit du jardin du XVIIIe siècle. L'absence d'un mur d'enceinte (remplacé par un fossé appelé saut de loup) permet d'embrasser du regard un large paysage extérieur. Dans les années 1780, le parc avait été en partie transformé à l'anglaise par la création d'une île entourée d'une pièce d'eau, probablement sous la conduite du peintre paysagiste Hubert Robert. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les parties du parc inchangées depuis le milieu du XVIIIe siècle prirent également un aspect à l'anglaise.

Un dépôt des Archives départementales de l'Essonne
La cour des communs abrite depuis 1999 le dépôt principal des Archives départementales de l'Essonne. Un silo creusé dans la cour du château, qui comprend huit étages en sous-sol, permet de stocker jusqu'à 32 kilomètres linéaires d'archives.

Un centre d'art contemporain
En 2001, un centre d'art contemporain est installé à Chamarande à l'instigation de Dominique Marchès, fondateur historique du centre d'art de Vassivière. En saison, de mai à octobre, des festivals sur le conte, la musique, la danse, le cinéma ainsi que des rendez-vous autour des jardins et du patrimoine sont organisés dans le parc du domaine.

 

plan du Domaine de Chamarande

plan du domaine de Chamarande

 

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