La palombière du marais du Plata  

 

La palombière du marais du Plata (montage)

  à Sore (Landes) - jeudi 22 juillet 2010  

 

La cabane landaise

Dans un sifflet strident souffle la jeune fille.

On lui répond : on peut entrer sous les charmilles

Qui dissimulent, de leurs lauriers, les couloirs

Qu`on creusa dans la terre et par où l'on peut voir,

Sans être aperçu, les palombes qui posent.

Sur les talus trempés des champignons éclosent.

C'est la saison du cèpe, et le bras mince et blanc,

Afin de le cueillir, avance prudemment.

Nous voici parvenus. en suivant les tranchées,

Au seuil de la cabane où la chasse est cachée.

Cette cabane, avec sa cuisine au salon,

Peut recevoir les dieux qu'hébergea Philémon.

Elle habite son toit sous des énormes chênes

Où percheront les vols des palombes prochaines.

Celles-ci, que les glands tentent, distingueront,

Du plus lointain qu'elles pointent à l'horizon,

Les appeaux attachés sur des raquettes frêles

Que l'on fait basculer à l`aide de ficelles.

Leurs sœurs libres, croyant que c'est en sûreté,

Que mangent ces appeaux dont l'œil est épinglé,

Accourent en faisant le bruit d'une tempête

Avec le sifflement des ailes, et s'arrêtent.

Alors chaque chasseur, muet comme la mort,

Peut voir le va et vient qui se passe au dehors.

Bientôt un long roucoulement se fait entendre,

Ainsi que d'un Amour mourant qui va s'étendre,

Poussé par celui qui surveille le filet.

 

À ce roucoulement s`harmonise le jet

D'une onde qui gazouille et qui sort d'une tonne

Pour étancher la soif de ces oiseaux d'automne.

ll faut en attirer, sur le sol plein de blé,

Le plus qu'il est possible et sans qu'ils soient troublés.

Ce silence bercé par le flot pur qui coule,

Et le charme discret du chasseur qui roucoule,

Ces appeaux d'autre sorte, et qu'on nomme poulets,

Qui picorent le grain sur le sol du filet,

Paraissent rassurer, invitent à descendre

Les passantes d'arc en ciel et de cendre.

Méfiantes. elles remontent aussitôt

Qu'elles ont touché terre et se branchent plus haut,

Puis retournent au sol, tantôt vingt, tantôt quatre,

Enjeu que du filet le maître doit débattre.

ll siffle par deux fois. J'entends le raclement

Du câble sur le bois, et nos fusils tonnant

Vers les oiseaux restés en haut, tandis qu'il tire

Et rabat le filet. Et c'est un grand délire

Dans la forêt : le vol emprisonné fouettant

L'air dans un tourbillon de duvet s'envolant;

Les échos par l'écho répercuté des armes,

Et les sylvains fâchés et les Diane en alarme.

 

Francis Jammes

Ma France poétique, 1926

 

 

 

moins poétique... un sketch que je retranscris :

"La palombière

Une fois j'ai été invité dans une palombière à passer une journée, je vous raconte comment ça s'est passé :

 

5h00 : Le matin je me lève pour partir à la palombière quelle salle journée qui se prépare j'ai pas pu refuser l'invitation

6h00 : Les autres chasseurs me prennent en bas de chez moi avec leurs voitures sont habillés comme les paras de la base aérienne de mont de marsan ya des fusils plein la voiture j'ai cru même repérer une mitraillette j'ai peur

6h30 : Nous rentrons dans la forêt il a plu depuis 8 jours c'est un vrai bourbier

6h31 : J'aurais pas dû mettre mes sandales de cordes

6h32 : Ni mon pantalon blanc cassé avec le petit nœud rose au dessus de la braguette et les revers en cachemire

6h33 : Je m'entrave dans une fougère

6h35 : Penser à apporter mon pantalon au pressing

6h45 : Nous entrons enfin à la palombière

7h00 : J'ai froid, j'ai faim, j'ai soif, j'ai envie d'uriner mais j'ose pas demander où c'est

7h02 : Les autres posent sur la table un grand pot de café, j'en bois un plein verre

7h02 et 20 secondes : Je tousse c'était pas du café, c'était du calvados

7h04 : Je bois un second grand verre de calvados

7h10 : 3ème tournée de calvados

7h12 : Troimièsse vournée de cadalvos

7h14 : Quatripème bourné de blackvatos

7h20 : Je n'ai plus froid plus faim j'ai toujours envie de pisser mais par contre je n'ai pus soif

7h23 : Je bois le reste de la bouteille ça y est j'ai plus envie de pisser

7h24 : Penser aussi à apporter mon slip au pressing

12h05 : On me réveille pour l'apéro

12h06 : Je pense a Catherine je bois un pastis 51

12h07, 12h08, 12h09, 12h11, 12h12 : Je bois 5 pastis 51 mais je me demande pourquoi yen avais pas à 12h10

12h30 : On commence a manger : fois gras - andouillette - huîtres - salami - canard - gigot - fromage - gâteau basque - café - pousse café - pousse toi de là que je m'y mette

13h43 : Je n'ai plus faim plus soif plus envie d'uriner par contre j'ai de nouveau très froid

13h45 - Un idiot propose d'ouvrir une bouteille de Sauternes

13h47 : Je pense à ceux qui sont bien tranquille chez eux

14h00 : Je m'endors la tête dans le reste de flageolets

17h00 : Je me réveille, la nuit tombe

17h34 : On me ramène chez moi, je fonce directement dans les cabinets

17h35 : Je restitue la totalité de la journée dans la cuvette qui n'en demandait pas tant

17h50 : Je me couche

17h55 : Ça tourne je me demande si j'ai pas gardé un morceau de gigot dans le fond

17h63 : Je sais plus où j'en suis ou alors ça ma montre qui déconne

17h84 : Ça doit être ma montre c'est sûrement ma montre qui déconne

25h trente douze : Je suis enfin dans le néant.

 

Voilà alors vous comprenez pourquoi je suis anti-chasse un jour un ami m'a dit pour être chasseur il faut avoir la foi moi je dis plutôt qu'il faut avoir le foie"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous n'entendez pas le son de la page : cliquez ici

  Copyright © PAPYTANE 2001-   

  La vraie vie (Get a life) avec Papytane et Mamytane, c'est sur papytane.com